In America

Suite à la perte de leur cadet, Johnny et Sarah quittent l'Irlande, direction les Etats-Unis, avec leurs deux fillettes. Mais le rêve américain débouche souvent sur des désillusions... Nouvelle vie, nouvel appartement, nouvelle culture; et surtout, un nouveau voisin, un artiste. Tourmenté, reclu: qui est-il, que cache t'il et surtout, pourra t'il aider des irlandais perdus?
Nouveau film de Jim Sheridan, sûrement son plus personnel, est un bijou de sensibilité. Ce couple d'irlandais, dont la vie s'écroule, et qui part loin de son malheur, c'est vous, c'est moi... On a tous sûbit, vécus quelque chose, en se disant que le bonheur est ailleurs. Mais aurions-nous eû leur courage? Et comment aurions nous vécu ces déceptions quotidiennes? Leur petits bonheurs (la baignoire, la climatisation) font plaisir à voir. La joie des fillettes, tout le long du film, leur maturité aussi, sur tout ce qu'elles ont perdu, et ce qu'elles n'ont pas encore gagné... Et ce voisin artiste, si écorché qu'il préfére se cacher derrière son personnage de violent.
Sans jamais tomber dans le tire-larme, le scénario fait preuve d'une émotion jamais pesante; il y avait pourtant de quoi. Il y a même dans le film une des plus belle répliques que j'ai jamais entendues, la plus émouvante à n'en pas douter: "I've been carrying this family on my back for over a year, ever since Frankie died. He's my brother too. It's not my fault he's dead. It's not my fault I'm still alive.", prononcé par une gamine de 10 ans. Autant de justesse dans la voix d'une enfant, c'est quelque chose d'exceptionnel... A la hauteur du film.
Les acteurs y sont grandioses: les deux parents, parfait de fragilité et de tendresse. Djimon Hounsou apparaît d'abord dans un rôle typique pour lui, avant de se découvrir, et de laisser apparaître une finesse qu'il a trop rarement à exploiter. Les deux fillettes, enfin; personnages à part entière, presque principaux. Des rôles compliqués, pourtant brillament interprêtés par deux actrices vouées à un avenir brillant. La réalisation n'est pas en reste: pour ce récit semi-autobiographique, Sheridan ne force jamais le trait; sa caméra est légére, imperceptible, et sans chichi.
Drôle, touchant, et passionnant de simplicité: un film majeur de cette année. Il serait vraiment dommage de passer à côté.

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