Morgan Spurlock est journaliste. Il vit à New York, avec sa ravissante petite-amie. Il aime manger, sortir, marcher... Mais à chaque fois, il se voit confronté à l'obésité de ses congénères. Comment en sont-ils arrivés là? Et si Morgan suivait le régime de ses concitoyens? McDonald's, matin midi et soir; peu, voir pas de sport non plus. Suivi par un médecin généraliste, un spécialiste du coeur, un autre du foie, et une diététicienne, il a un mois pour déterminer si les fast-food sont responsables des over-weight american qui peuplent son pays aujourd'hui.

Responsable? Oui, mais pas coupable. Moins borné dans ses convictions, moins politisé aussi, que son grand-frère Michael Moore, Spurlock, s'il dénonce les Mc-méthodes, n'en évite pas pour autant le point principal: l'éducation. Le goût, le temps de manger, de prendre soin de son alimentation et de son corps, les fast-foods ne sont coupable que par omission d'information. McDo (et les autres: Wendy's, Burger King & co) est une machine à faire de l'argent, mais libre aux gens d'adhérer à ce système. Un peu de volonté suffit... Car si ces chaînes ne sont pas trés prompts à informer les clients sur la dangereusité du sucre (y en a même dans la salade!) et du gras contenus dans leurs plats, d'autres le font: les diététiciens, les médecins, tous ou presque sont défavorables à l'alimentation McDo.

Car si Spurlock est passé par une démonstration de force exagérée, le constat n'en demeure pas moins affligeant: en un mois de gavage, il a prit 9kg, son choléstérol est monté en flèche, et son foix a morflé autant que celui d'un alcoolique. Imaginez quelqu'un qui irait dans un fast-food deux fois moins souvent par mois, mais qui irait toute l'année...

Courageux (il faut le voir vomir pour pouvoir le dire), passionné, désireux d'informer à coup de formules choc son auditoire, Spurlock a réalisé un documentaire réussi, mais parfois balbutiant: les cantines scolaires sont montrées sous tous les angles, mais les solutions alternatives ne sont pas assez mises en avant; c'est valable pour le reste du film: quid des restaurants plus traditionnels? Erreur de jeunesse, dirons-nous, d'autant plus que le film fonctionne bien comme ça. Une petite touche de sarcasme façon Moore (sans le manichéisme) serait une valeur ajoutée, mais Spurlock comment sa vie de documentariste sur de bonnes bases. Vivement le prochain!