L'Armée Des Morts

Ana, infirmière, quitte sont travail, rejoint son mari, et s'endort paisiblement dans son pavillon de banlieue. Le jour se lève, et le chaos règne; semblant venir de nulle-part, les morts attaquent les vivants. La fuite nécessaire s'amorce, et un seul lieu est épargné par les créatures: le centre-commercial... Du moins, pour le moment. Ana et le groupe de survivants qu'elle a rejoint sauront-ils faire face à l'Enfer?

Remake du film homonyme de George Romero (Dawn Of The Dead, ou sa version européenne Zombie), culte s'il en est, le film de Zack Snyder arrive t'il à le cheville de son aîné? Non... Non, parce qu'il arrive bien plus haut que ça.

Parce que, intelligement, cette nouvelle version ne cherche pas à imiter, à singer, son prédécesseur. Plutôt que de se conformer à l'exercice du remake/plagiat habituellement constaté dans le cinéma contemporain, le scénario ne prend que les bases de l'original: les zombies, les survivants, et le centre-commercial. A partir de là, les enjeux et les rebondissements découlent des nouveaux attributs dûs à notre époque; les créatures sont rapides, vives, et sournoises. De même, les survivants sont plus nombreux, et l'esprit tout autant porté sur la survie que sur le non-renfermement sur soit. Bien sûr, la critique sur la société de consommation est amoindrie, mais le film aurait perdu en rythme.

Autre, hum, qualité: le sang. Les tripes, la matière grise, le gore! Difficile de croire qu'Universal a mis de l'argent là-dedans, et que le studio a contribué à marketer efficacement ce qui apparaît comme un OVNI parmi les oeuvres cinématographiques mainstream habituels. Et qu'est-ce que ça fait du bien!

Rien n'est à jeter là-dedans. Snyder, fort de son expérience dans la pub et les clips, réalise pourtant là son premier long-métrage; essai plus que concluant. Si certains plans un peu trop stylés peuvent apparaître déplacés, ils ne choquent pourtant pas, et permettent de casser un rythme. Les acteurs ne sont pas en reste: leurs rôles sont bien au-dessus de la moyenne, et sont à la hauteur. Sarah Polley insuffle une vraie étincelle dans cette héroïne, sans y perdre sa sensibilité. Jake Weber, et son héros qui ne cherche pas à en être un, contrairement au personnage de Ving Rhames; les deux font preuve d'une présence rare dans ce genre de film. Que dire d'autre? Que la bande-son ne souffre d'aucun défaut? Que le générique de début est grandiose, et qu'il est surpassé par celui de fin?

Ce film a tout. Et si un autre tente de lui ravir le titre de film de l'année (voire de ces 10 dernières années, soyons fous), il va falloir faire fort. Trés fort.