Ils Se Marièrent Et Eûrent Beaucoup D'Enfants

Trois hommes, deux couples, un célibataire... Vincent et Gabrielle s'aiment, se le montre. Georges et Nathalie s'aiment aussi, probablement; ils ne se le montrent pas, en tout cas. Fred, lui, aime tout le monde, surtout les femmes avec qui il couche, soir après soir. Pourtant, Vincent a une maîtresse; personne ne le sait, sauf sa femme; et Fred, malgré toutes ses conquêtes, voudrait se caser. Qui a envie de quoi? Et de qui?

Demie suite de Ma Femme Est Une Actrice (les deux personnages principaux changent de nom et de métier, mais sont globalement les mêmes), Ils Se Marièrent reprend là où l’étude des relation humaines s’était arrêté précédemment. Là, il n’est plus question de l’apprentissage d’une liaison, mais de la gestion d’un couple. La monotonie qui s’installe, les relations conflictuelles qu’on occulte parfois pour le bonheur de son enfant… A travers ces deux couples et demi, c’est tout un panel de possibilités qu’on observe. En évitant tout manichéisme, le scénario décortique, observe, sans jamais juger. Il était pourtant tentant de diaboliser la tromperie (par exemple), mais en montrant tous les doutes des personnages, aucune vision n’est imposée; tout est là: si vous voulez juger, faîtes-le, mais rien ne vous y oblige.

Ca va finir par devenir un poncif s’ils continuent de la sorte: Charlotte Gainsbourg et Yvan Attal transcendent leurs personnages. Charismatiques, attachants, sans jamais en faire trop, ils semblent personnifier ces voisins qu’on rêverait d’avoir. L’écriture est talentueuse, mais leur(s) talent(s) amène le film encore un niveau au dessus. Chabat, déjà bon acteur avéré, fait la paire avec Emmanuelle Seigner, dont je ne suis pas fan, et qui m’a pourtant épatée en mégère gueularde et anti-sexiste. Alain Cohen, en célibataire toujours accompagné, réussi à faire passer de la mélancolie dans ce personnage qui m’a semblé le moins travaillé (ou le moins intéressant, au choix)… Le reste du cast ne se fait pas oublier, et pimente chaque seconde que les 1ers rôles laissent filer.

Yvan Attal aurait-il compris le cinéma? La production mainstream actuelle semble se contenter de ses acquis, et ce film montre que les codes sont faits pour être bousculés. Le rythme est quelque peu haché, et le montage (comme le cadrage) n’aligne pas les figures imposées. Beaucoup de caméras à l’épaule, beaucoup de mobilité, il faut être en mesure d’offrir toutes les cartes au spectateur. Certains pourraient voir un manque de surprises; mais il faudrait pour ça ne s’intéresser qu’à une pièce du puzzle, plutôt qu’à sa globalité. Ce qui serait bien dommage. Car, oui, il est question de vie de couple, et oui, ces gens-là sont normaux; mais c’est dans un tout qu’ils se démarquent.

Comédie drôle, pétillante, romantique, radieuse… Beaucoup de qualificatifs seraient nécessaires. La réalisation est brillante, les acteurs sont justes et illuminent l’écran, et le scénario est d’une simplissime complexité. Les rapports humains, et l’Amour en particulier, méritaient bien ça… Chapeau, M. Attal.

1 commentaires:

Le 1 septembre 2005 à 13:04, Anonymous Anonyme a écrit...

salut moi c poupoune comment vas tu ? si t toujours celibat pense à moi ! je serais la pour toi, n'hesite pas, fait moi signe.!!!!!

 

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