Emily, muse maudite d'un rocker aussi indépendant à la musique qu'il est dépendant aux substances illicites, se retrouve en prison pour possession de cocaïne. Elle décide de reprendre sa vie en main, de se débarasser de ses pires démons, et de retrouver son rôle de mère auprès d'un fils dont elle s'est tenue trop longtemps éloignée. Mais ce n'est pas si simple, et la vie réserve bien des pièges.

Prix d'interprétation à Cannes, Maggie Cheung illumine l'écran avec un personnage pourtant bien loin d'être charismatique. On a de la peine, et de l'affection presque, pour cette femme qui s'est enfonçée jours après jours dans un enfer de drogue et de plans faciles, et qui, soudainement perd tout ce qu'elle croyait encore juste. Bien sûr, des films avec des histoires similaires, il y en a un paquet. Ils commencent et finissent tous pareil, ou presque. Mais là, plus que l'histoire en elle-même, c'est le personnage d'Emily qui est passé à la loupe.

Parce que c'est un film d'acteur(s). La réalisation d'Olivier Assayas ne rentrera pas dans les annales de l'inventivité: des caméras à l'épaule, quelques travellings sobres; ont pas là pour le spectacle, de toute façon. On est là pour le casting. Maggie Cheung en tête (et quelle tête!) bien sûr, mais aussi Nick Nolte, dont le rôle est déterminant: touchant, sensible, il interprête le beau-père d'Emily, trés intériorisé, mais qui comprend mieux que quiconque le monde qui l'entoure. Le reste du cast est à la hauteur: que ce soit le fils d'Emily, sa belle-mère, ou la multitude de seconds rôles qui parsèment sa vie, ils sont tous impeccables de justesse. Béatrice Dalle, quand à elle, y est même crédible.

Le film n'est pas à conseiller aux coeurs trop sensibles. Pas de sang, ou de scènes-chocs... Mais une hisoire sombre, sans héros ni réel happy-end. Si ne semble entraver la volonté d'Emily, elle semble ne pas se rendre compte de tout ce qu'elle a à reconstruire. Des tracas les plus simples aux problèmes plus dangereux, elle semble vouloir atteindre un objectif qu'elle contribue à détruire... Beaucoup de gens devraient se reconnaître dans cet exemple particulier, ne serait-ce qu'en partie.

C'est un film à voir, ne serait-ce que pour ses acteurs. Mais malgrès leurs performances, il semble manquer quelque chose. Mettons ça sur la volonté du réalisateur de brosser une histoire sombre, sans les habituels compromis.