Criminal

Rodrigo est un jeune escroc naïf et inexpérimenté, qui veut éponger les dettes de jeu de son père. Après avoir manqué une arnaque dans un casino, il se fait arrêter. Mais le prétendu flic n'est autre que Richard Gaddis, un arnaqueur professionnel, qui lui propose d'être son complice pour une série de coups. Au même moment, un ancien complice de Gaddis refait surface, et lui propose le coup d'une vie; à la clé, de quoi prendre sa retraite...
Critique express: remake de Les 9 Reines, polar argentin qui avait marqué par son astucieux scénario, le film n’atteint pas les épaules de son original. Produit par Clooney et Soderbergh, il y a quelques astuces scénaristiques communes avec le récent Ocean’s 12; bref, rien de… Neuf. Pourtant, malgré l’effet de surprise évaporé, le film plaît par son ambition simple: distraire. Oh, on n’est pas là pour réinventer le cinéma, ni pour proposer une expérience nouvelle pour cinéphile averti… Juste un film avec des personnages attachants, méchants (ou pseudo-méchants) inclus, avec une histoire qui se laisse suivre sans déplaisir, qui sait faire rire et divertir. On est là pour s’amuser. Et ça marche.
Melinda & Melinda

A New York, au cours d'un dîner entre amis, deux auteurs, l'un de tragédies l'autre de comédies, se remettent en question : "L'existence humaine n'a en vérité rien de drôle, elle est pathétique", dit l'un. "Pas d'accord", répond l'autre. "La vie est absurde, et on finit toujours par en rire, nous en avons besoin!". Prenons le personnage de Melinda par exemple : cette jolie jeune femme déboussolée fait irruption dans un dîner mondain...
Critique express: un Woody Allen annoncé comme mineur, mais au final bien divertissant. Certes, la verve n’est peut-être pas là, mais est-ce vraiment nécessaire pour qu’on s’amuse? Allen propose une analyse intéressante sur les genres théâtraux les plus antinomiques; pas facile, surtout dans un film catalogué comme comédie. Et c’est principalement là que le bât blesse; la partie tragédie ne l’est jamais vraiment, et on fini par en rire, en contradiction avec le plan de départ. Bon, cette partie n’est pas respectée, soit. Mais le film fait passer un (très) bon moment, grâce entre autre au talent de Will Ferrell, en version allégée du Woody de service, ainsi que Chloë Sevigny, et bien sûr Rahda Mitchell qui campe, peu importe le point de vue, une Melinda crédible et attachante. Bref, pas le film de l’année, mais 1h40 qu’on aurait souhaitée rallonger.
L'Autre Rive

Deux jeunes frères, Chris et Tim, vivent avec leur père dans une ferme miteuse, dans le sud des Etats Unis lorsque leur oncle Deel leur rend visite après avoir purgé une peine de prison. Il emménage avec eux, mais un climat trouble s'installe. Il va assassiner leur père afin de s'emparer de l'or familial. Mais les deux enfants, témoins du meurtre, s'enfuient avec l'argent. Deel se lance à leur poursuite, à travers le Mississippi...
Critique express: dans la lignée des récents films de Van Sant, un récit dramatique inspiré par des survival comme La Dernière Maison Sur La Gauche, le film peine à trouver un rythme. La description est belle, et les personnages ne sont pas lisses, mais là où un Larry Clark sait où appuyer pour faire mal, David Gordon Green se contente de suivre ses personnages (très bien campés soit dit en passant). Une accumulation de crasse si pesante qu’elle annihile tout réalisme, un rythme à la traîne, et rien auquel on ait envie de s’attacher. Tant pis pour les quelques beaux paysages.