Catwoman

Patience Phillips est jolie, mais ne remarque pas que les gens s'intéressent à elle. Elle est une artiste de talent, mais sûbit les brimades de son employeur. Elle est gentille... Mais trop. Et ça lui coûte la vie. Ramenée à la vie par un chat, elle semble y avoir gagné au change. Plus sûre d'elle, plus forte, plus souple; plus féline. Catwomen est née. Rapidement accusée de meurtre, il va falloir prouver son innocence, et surtout, pourquoi Patience a été tuée.
Le costume n'est pas fôlichon, les acteurs ne sont pas formidables (le derrière ondulant d'Halle Berry mis à part), le scénario n'exploite pas ses enjeux les plus intéressants... Alors, c'est un navet? Non. Ce n'est pas un bon film, soit, mais c'est au pire un nanar, pas un navet. Il me semble évident que si la Warner avait en tête un blockbuster, Pitof en a fait une série B, pour le bien du film. Les dialogues caricaturaux, les sous-entendus sexuels tous les trois mots (dans la relation entre l'héroïne et le flic), les SFX anti-réalistes... Et les gros plans récurrents sur l'arrière-train de Catwoman. Bien sûr, il faut être public de ce genre de film. Il faut aimer l'humour gras qui tombe à plat, et les cascades improbables conclues par un relevé de sourcil et une tatane dans la gueule du méchant. Si vous en doutez, il faut voir la partie de basket, qui semble tout droit tirée du générique du Prince De Bel-Air.
Il est dommage d'ailleurs que le film ne s'assume parfois pas en tant que tel. Peut-être que ce sont les scènes retournées un mois avant sa sortie, suite à des screentests paraît-il désastreux... Mais ces passages cassent le rythme. surtout que rien dans le film n'incite à ce sérieux qui tombe systématiquement à plat. Tout comme certaines capacités de l'héroïne, mi-Spidey, mi-Crapaud (X-Men).
Beaucoup de gens ont découvert le personnage de Catwoman dans Batman Returns. Certes, Michelle Pfeiffer (et son costume) y était grandiose, mais il faut savoir que c'est une Catwoman parmi beaucoup d'autres (un joli mais rapide clin d'oeil y fait référence dans le film, d'ailleurs). Comme dans le comics, il nous y est expliqué que depuis la nuit des temps, des chats offrent une nouvelle vie à des femmes décédées, et les investissent de nouveaux pouvoir. Catwoman est un nom, pas une héroïne; les personnalités et accoutrements sont multiples. Pas de quoi appuyer une dissonance avec Pfeiffer, son costume, ou la noirceur de l'univers où elle apparaissaît.
Pitof n'est pas un mauvais réalisateur. Il a beaucoup d'idées, mais semble trop de bonne volontée pour ne pas faire de concessions. Il a son film dans la tête, et c'est le film qu'il va faire, tant pis si le rythme ou les SFX ne suivent pas. Quand il est bien coaché, qu'on lui laisse moins de liberté, il se contient (cf Alien Resurrection, où il était réalisateur de 2nde équipe); dans le cas inverse, il se lâche comme un gamin dans un magasin de bonbons. Il est là pour bouffer tout ce qui lui passe sous la main, tant pis pour l'indigestion.
J'ai bien aimé, donc. On s'asseoit devant l'écran, bien calé dans le fauteuil... On éteint son cerveau; on est pas là pour voir un film sombre, avec des héros tourmentés. On est là pour voir une fille en cuir galoper sur les murs et faire des acrobaties. Et on regrette juste que ça n'aille pas plus loin dans la farce.

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