
Viktor Navorski, krakhosien fraîchement arrivé à New York, se voit dans l'impossibilité d'accéder au territoire américain. En effet, un coup d'état dans son pays rend obsolète son passeport et ses divers visas. Un vide judiciaire l'oblige à rester dans l'aéroport; d'abord étranger de la faune des lieux, il fini par se lier d'amitié avec certains d'entres eux... Mais pas avec le responsable de la police du terminal. Viktor arrivera t'il à le dérider? Trouvera t'il l'amour? Rentrera t'il chez lui?
L’histoire est inspirée d’un fait réel. Spielberg, lui, n’est pas inspiré du tout. Qu’est-il arrivé à ce conteur si talentueux, capable de nous captiver peu importe le sujet (des extra-terrestres, un aventurier, un holocauste, un requin, et que sais-je encore) (ah, oui, des dinosaures)? Il nous offre là une histoire tellement peu originale qu’on peut se demander ce qui l’a intéressé. Bien sûr, certains thèmes abordés font partie de ses prédilections habituelles : la paternité, le sentiment d’exclusion et le combat pour se faire accepter. Mais cet enrobage façon guimauve ne lui ressemble pas. Pas avec tant d’excès en tout cas.
Malheureusement, il amène dans sa chute son fidèle chef-op’, Janusz Jaminski. Lui qui a su apporter à plusieurs reprises les meilleures conditions d’émerveillement, de tension, ou de drame, aux films de Spielby, il se contente ici d’un éclairage digne d’un sitcom, parfois même entaché d’halos brûlés qui érodent les contours (des visages, notamment – pauvre Stanley Tucci, lors du rapport de ses troupes).
Tom Hanks, même s’il sort quelques grosses ficelles (accent, comportement), s’applique pour camper ce personnage un peu lunaire, malgré un scénario alignant les stéréotypes comme des quilles de bowling qu’on éviterait soigneusement de ne pas faire tomber. Son accent, ses grimaces, participent à rendre le personnage attachant. Zeta-Jones, toutes dents dehors et battements de cils à outrance, fait ce qu’elle peut d’un personnage traité comme un personnage secondaire voire tertiaire. Tucci s’amuse, à caricaturer ce responsable un peu sec et cynique. Les autres acteurs font acte de présence, gesticulent et braillent selon la scène…
Très manichéen (les gens simples sont bons, ceux qui ont du pouvoir sont des cons), très déjà-vu, et au final peu consistant, il est étonnant de voir dans ce film autant de talents impliqués travaillant en sous régime. Un comique de situation, avec humour tarte à la crème en sus, la déception n’en est que plus forte. Là où on attendait Spielberg dans une histoire attendrissante, détaillée, et captivante, il prend le public à contre-pied. Pied qu’il se prend dans le tapis. Ca ferait un gag à rajouter au film, tient.
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire
<< Home